Anatomie et rôle des ménisques

Le genou est une articulation supportant le poids du corps, composée de 3 os : le fémur, le tibia et la rotule.

Le ménisque interne (ou médial) et le ménisque externe (ou latéral) sont situés entre les condyles du fémur et les plateaux du tibia. Ils absorbent les chocs liés au poids du corps lors de la marche et de la course. Ils protègent ainsi les cartilages du fémur et du tibia de l’usure et de l’arthrose. Ils ont donc un rôle d’amortisseur des charges supportées par le genou.

Ils ont également un rôle de cale pour la stabilité du genou lors des mouvements de flexion / extension et de pivots.

   

Ils ont une forme de croissants composés de fibres résistantes, mais souples, pouvant donc se déchirer.

La partie périphérique du ménisque est nourrie par des vaisseaux sanguins qui peuvent contribuer à la cicatrisation d’une déchirure à ce niveau, en particulier chez les patients jeunes (moins de 40 ans).

La partie centrale est très peu alimentée en sang, ce qui limite la cicatrisation d’une déchirure à ce niveau.

Diagnostic d’une déchirure méniscale

  • La douleur : du côté interne ou externe du genou selon le ménisque qui est abîmé.
  • Des blocages de l’extension du genou : l’extension peut être gênée par une partie du ménisque abimé qui bloque l’articulation.
  • L’IRM permet de confirmer la lésion du ménisque la plupart du temps.

Des lésions associées des ligaments et des cartilages sont également recherchées.

Les radiographies standards montrent l’importance de l’arthrose en cas de lésion méniscale dégénérative.

Chez les patients jeunes, le ménisque peut cicatriser au cours des premières semaines, sans geste chirurgical.

La chirurgie par Arthroscopie

L’intervention est pratiquée en ambulatoire (hospitalisation de jour) dans la majorité des cas.

Elle s’envisage en cas de blocages répétés du genou au quotidien ou si les douleurs persistent après un traitement conservateur de plusieurs mois (repos, antalgiques, anti inflammatoires, infiltrations).

Deux petites incisions (ou plus si besoin) de moins d’1 cm permettent l’introduction d’une caméra chirurgicale de 4,5 mm de diamètre et d’instruments spécifiques pour réaliser un geste adapté :

 

Réparation Méniscale par suture

Du fait de l’importance des ménisques dans le fonctionnement du genou et dans la préservation de l’arthrose, il est important de privilégier leur conservation. Une réparation est envisagée à condition de respecter les critères qui permettent une bonne cicatrisation du ménisque et le bon résultat de l’intervention.

La marche avec appui sur le membre opéré est autorisée immédiatement à l’aide de cannes, sans attelle le plus souvent.

La rééducation avec mobilisation du genou en flexion et en extension doit débuter rapidement, sans dépasser 90° de flexion le 1er mois afin de ne pas trop contraindre la suture méniscale. Le quadriceps, qui a tendance à « fondre » et à perdre de sa force après l’intervention, doit être sollicité et entretenu.

Les sports « dans l’axe » peuvent être repris à partir du 3e mois : footing sur terrain plat, nage avec petits battements, vélo (d’appartement ou sur terrain plat).

La reprise de la compétition et des sports de pivot (foot et autres sports d’équipe, sports de combat…) est autorisée à partir du 6e mois, date à laquelle la réparation est estimée solide

 

 

Méniscectomie partielle

Si le ménisque n’est pas réparable (en cas de petite lésion en zone centrale ou si le ménisque est trop endommagé), la partie abîmée est retirée, en conservant un maximum de ménisque sain qui continue à assurer son rôle de protection.

La marche avec appui sur le membre opéré est autorisée immédiatement à l’aide de cannes initialement, sans attelle.

La rééducation avec mobilisation du genou en flexion et en extension doit se faire immédiatement, sans limitation, le but étant de retrouver un genou souple rapidement et de garder un bon tonus musculaire du quadriceps.

La reprise du sport est autorisée rapidement, en général après 4 à 6 semaines.

En cas d’arthrose associée, la régularisation des ménisques usés peut être suivie, quelques semaines après l’intervention, d’une visco-supplémentation en acide hyaluronique (infiltration d’un gel nourrissant les cartilages). Cette procédure peut permettre de différer un geste chirurgical plus important tel que la mise en place d’une prothèse de genou.

Environ 1 mois après l’intervention, un rendez-vous avec le chirurgien permet de contrôler la disparition des symptômes et la récupération de la souplesse du genou.

Anesthésie et contrôle de la douleur

L’intervention se fait le plus souvent sous anesthésie générale.
Un bloc loco-régional peut être associé (injection de produit anesthésique à la racine de la cuisse) permettant de limiter les douleurs après l’intervention.
L’opération peut également se faire sous rachi-anesthésie (équivalent de la péri-durale).

Après la salle d’opération, un passage en salle de réveil de quelques heures permet aux anesthésistes de surveiller le réveil du patient.

Pour le retour à domicile, les antalgiques oraux prescrits à la sortie de la clinique sont en général utiles les premiers jours, la douleur s’atténuant rapidement la plupart du temps.

Quelles sont les risques de la Chirurgie ?

Le patient doit être conscient des inconvénients et des risques possibles avant de donner son consentement, en sachant toutefois que l’intervention se déroule sans aucune complication dans la grande majorité des cas.

  • Lésion d’un vaisseau ou d’un nerf pendant l’intervention
  • Hématome post-opératoire
  • Infection du site opératoire
  • Phlébite: caillot de sang se formant dans les veines du mollet ou de la cuisse. Des injections quotidiennes d’anticoagulant permettent de réduire le risque.
  • Embolie pulmonaire: le caillot de sang peut migrer par la circulation sanguine vers les poumons et causer une douleur thoracique, un essoufflement, voire un état de choc en cas d’embolie massive pouvant aller jusqu’à l’arrêt cardio-respiratoire.
  • Baisse de sensibilité de la peau autour de la cicatrice.
  • Enraidissement: la récupération de la mobilité du genou peut être longue parfois, rarement incomplète (limitation de la flexion ou de l’extension), nécessitant la poursuite de la rééducation.
  • Algodystrophie: inflammation, douleur et enraidissement du genou pouvant s’étendre à l’ensemble du membre inférieur. Sa survenue est imprévisible et nécessite une rééducation douce. L’évolution peut être parfois longue, 6 à 18 mois en général, avec parfois des séquelles (douleurs ou raideur persistantes).
  • Echec d’une réparation méniscale. Dans moins de 10% des cas, le ménisque réparé ne cicatrise pas. Les douleurs et les symptômes persistent. Une nouvelle arthroscopie pour méniscectomie peut être envisagée quelques mois après. C’est la raison pour laquelle les lésions « réparables » doivent être sélectionnées selon les critères favorables afin de limiter ce risque.
  • Evolution vers l’Arthrose après Méniscectomie. Les ménisques protègent les cartilages de l’usure, et donc de l’arthrose. L’amputation d’une partie du ménisque, qui peut être d’un volume plus ou moins important, peut favoriser l’usure des cartilages.

Certains sportifs ne récupèrent pas leur niveau précédant la lésion méniscale.

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